La femme enceinte et le yoga
La meilleure façon d’être en pleine forme quand on est enceinte c’est de préparer son corps par la pratique du yoga, avant la grossesse. Cela parait évident, mais souvent j’ai rencontré des femmes à un mois ou deux de grossesse voulant s’occuper d’elles (et seulement à cette période) et débuter le yoga. Certes, cette période très particulière dans la vie d’une femme est propice à une prise de conscience, à une volonté de meilleure qualité de vie, à une meilleure hygiène de vie, à une sérénité.
Toutefois, avant de planter des graines dans notre jardin, nous avons travaillé la terre puis nous l’avons nettoyée, elle s’est reposée…
C’est un merveilleux moment de sentir la vie en soi, pendant 9 mois.
9 mois d’attente…après la vision des fameuses deux petites barres roses sur le bâtonnet, alias le test de grossesse !
Vous êtes du genre impatiente, impatiente de voir votre ventre s’arrondir, de flâner dans les rayons de vêtements de grossesse, d’arborer votre joli gros ventre…Image d’Epinal. La réalité se fait tout autre parfois. La transformation ne s’effectue pas sans désagrément comme les nausées, la grande fatigue, les boutons d’acné, le corps tout entier qui gonfle, les brûlures d’estomac, la sciatique…
Si vous êtes déjà pratiquante de yoga, ces désagréments seront moindres, dans la mesure où votre corps et votre mental sont déjà sur le chemin de l’équilibre, de la sérénité.
Pour les autres femmes, la pratique du yoga vous aidera à traverser ces moments moins agréables de la grossesse, vous amènera un bien-être physique et mental pour vous et votre bébé.
Des séries d’asanas (postures) et de pranayama (souffle) ont été élaborées, selon le terme de la grossesse, par le Maître BKS Iyengar et sa fille Geeta afin d’aider la femme enceinte dans le yoga.
On peut résumer ainsi les séries en 3 phases :
Le premier trimestre regroupe des postures plutôt de détente, le deuxième trimestre d’ouverture du bassin, d’étirement de la colonne vertébrale et le dernier de dynamisation du corps pour préparer le jour de l’accouchement.
Presque tous les asanas peuvent être pratiqués ; si vous n’êtes pas sujettes aux fausses couches, à des complications ou à la procréation assistée, des précautions supplémentaires sont à prendre. Ne pratiquez surtout pas les postures arrières, les postures d’abdominaux, les sauts (Urdhva prasarita padasana, jathara parivartasana, navasana, ustrasana, urdhva mukha svanasana, dhanurasana…). Cela crée une pression et un étirement trop fort de l’utérus où doit se « lover » votre bébé. Les asanas sont généralement pratiqués avec des supports (briques, bolsters, couvertures, etc…) afin d’éviter la fatigue de la future maman. En effet, discernez vos efforts, car ce n’est pas lors de la grossesse que vous devez dépasser vos limites !
Restez moins longtemps dans les postures, et travaillez dans le sens de l’ouverture de bassin (par exemple supta baddhakonasana) et d’étirement de la colonne vertébrale (janu sirsasana, pascimottanasana avec sangle) pour créer de l’espace au bébé. Le bébé ressentira votre détente, la place que vous lui donnez en relâchant le diaphragme, en calmant le cerveau, en oxigènant le sang.
En ce qui concerne le pranayama, préférez le allongé afin de ne pas compresser le bébé. Pratiquez ujjayi pranayama I, Viloma pranayama I et II, savasana.
Veillez à séparer la pratique des asanas et de pranayama (1heure).
Profiter de ce temps de grossesse pour être encore mieux dans votre tête et dans votre corps pour un bon développement de votre bébé et une bonne préparation à l’accouchement, qui n’est pas pour ma part une partie de plaisir !! Mais quelle joie et contentement quand avez votre bébé dans vos bras au sortir de votre ventre.
Estelle Dauzou